=>> Aimable séjour ...<<=
Aimable séjour
de lumière,
Tes radieux
enfants ignorent
Tout ce qu’est
notre désespoir;
Ils n’ont éprouvé,
ni ne savent
Quels ombres hôtes
nous logeons
Dans nos
habitacles mortels:
Péchés et
pleurs, démence et affres!
Fort bien:
qu’ils passent dans l’extase
Leur longue éternité
de joie:
Nous ne
voudrions point qu’ils vinssent
Gémir avec nous
ici-bas;
Ni la Terre
qu’une autre sphère
Goûte à sa sphère
de douleur,
Elle qui détourne
du Ciel
Son regard et ne
mène deuil
Que pour nous,
qui devrons mourir!
Ah! Comment te
consoler, mère,
De tant
d’incessante misère?
Pour charmer un
temps nos regards,
Tu souris,
combien tendrement,
Mais qui ne
devine, à travers
Ton chaleureux
rayonnement,
Ta profonde,
indicible peine?
Il n’est
paradis qui te puisse
Voler l’amour
de tes enfants
Tous, à
l’instant ou notre vie
Va jeter sa
dernière lueur,
Notre suprême
nostalgie
Toujours
s’efforce et toujours cherche
D’un œil voilé
ton cher visage.
Laisserions-nous
notre patrie
Pour aucun monde
d’outre-tombe?
Plutôt sur ton
sein tutélaire
Reposer pour un
long sommeil
Et n’être
enfin réveillés
Que pour
partager avec toi
Une
immortalité pareille.